Revue de presse. La marche était trop haute pour les Forgerons

Par Pierre Le Vaillant
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Coupe de France (8e tour). Battue logiquement 3–0 par l’US Granville (CFA) samedi soir, l’US Montagnarde (DH) n’a pas à rougir de sa défaite. Elle peut juste regretter son manque d’efficacité.

« La Montagne a des vraies valeurs, ses joueurs l’ont encore prouvé contre nous. Même à 0–3, ils couraient encore. Ce club a des vertus exceptionnelles et ce n’est jamais facile de venir gagner ici. » L’hommage est de Johan Gallon, l’entraîneur de Granville, et il ira droit au coeur des Forgerons. « Je connais le contexte, poursuit Gallon, je suis venu ici quand j’avais quinze ou seize ans, avec la CFA de Caen. Il ne fallait pas tomber dans le piège. Il ne fallait nous occuper que de nous, nous concentrer sur notre performance et nous n’avions qu’un objectif, aller en 32e de finale. »

Mission accomplie pour les Granvillais, qui ont dessiné leur succès en première période en marquant deux buts, puis un troisième en fin de match. Les Montagnards, eux, peuvent avoir quelques regrets, même si l’élimination est logique. Ils auraient dû ouvrir le score en début de match, mais la frappe de Barry échoua sur le poteau (presque rentrant) de Daoudou.

« Le plus efficace s’est qualifié »

Idem par la suite avec des occasions très nettes pour Blayo et Cado, et en seconde période également avec Barry, très bon samedi soir, à défaut d’être décisif. « J’éprouve beaucoup de regrets, car nous avons eu autant d’occasions que nos adversaires », pestait Foll, le défenseur morbihannais. L’expérimenté Mickaël Tison étayait le propos : « La différence s’est faite au niveau de l’efficacité. Nos adversaires ont quatre occasions et ils en mettent trois au fond. Nous, on a huit frappes et six occasions. Je pense que si on était revenu à 1–2, le coup était encore jouable. »

Effectivement, les Granvillais ont été bien plus réalistes que les Montagnards car dans le jeu, ces derniers n’ont pas eu à rougir. Cela laissait forcément des regrets à leur entraîneur, Romuald Le Maguer : « C’est la Coupe, celui qui a été le plus efficace est passé en 32e de finale. C’est notre gros regret. Si on mène, le match, dans les têtes, peut carrément changer, avec plus de confiance et de débauche d’énergie de notre côté. On fait un poteau sortant, ils font un poteau rentrant. On fait des efforts et ils mettent un deuxième but derrière… »

Le mérite des Morbihannais est de ne jamais avoir baissé les bras, quand certains auraient pu exploser en vol à 0–2 en seconde mi–temps. Cela a toujours laissé un semblant de suspense dans le match. « En deuxième période, l’objectif était de revenir au score pour remettre un peu de folie, explique Le Maguer. À 1–2, on ne sait jamais ce qui peut se passer. On a ces situations pour revenir à 1–2, mais eux, sur leur seule situation, ils claquent le troisième et c’est fini. »

Fair–play, Le Maguer reconnaissait tout de même la supériorité de l’adversaire : « Leur qualification n’est pas volée, c’est une belle équipe. Mais le score est sévère. Un 1–2 aurait été plus logique. Je suis déçu, bien sûr. On sait que quand on arrive à ce tour, il n’y a qu’une marche à passer pour rêver. Là, elle était un peu trop haute pour nous. C’est la fin du rêve, il faut désormais basculer vers le championnat. »

Un déplacement à Guichen attend dimanche prochain le 9e du groupe breton de DH, qui vise la montée cette année. Et pour gagner chez le 3e, il faudra être plus efficace… « Il faut gommer l’inefficacité au plus vite pour prendre des points en championnat », conclut et résume Le Maguer.

Arnaud HUCHET / Ouest–France.